Tu es là, face à lui. Son cône parfait se découpe sur un ciel bleu dur, comme un mirage posé entre le désert et les cieux. Le Licancabur, volcan emblématique de la frontière entre le Chili et la Bolivie, fascine autant qu’il intimide.
À 5 920 mètres d’altitude, ce sommet sacré attire les aventuriers, les rêveurs, les marcheurs en quête de dépassement de soi.
Mais le Licancabur ne se laisse pas approcher à la légère. Son ascension est un véritable défi d’altitude, où la préparation mentale et physique compte autant que la beauté du panorama. Si tu envisages de gravir ce colosse volcanique, ce guide est là pour t’accompagner, pas à pas, du pied de la montagne jusqu’au bord de son cratère gelé.
Où se trouve le volcan Licancabur ?
🌋Le volcan Licancabur s’élève à la frontière entre le Chili et la Bolivie, dans une zone aride et spectaculaire de l’Altiplano andin. Il domine la région comme une sentinelle minérale, visible depuis les rues de San Pedro de Atacama côté chilien, et depuis la Laguna Verde côté bolivien.
Ce volcan est bien plus qu’un point culminant : il est chargé de symbolique. Pour les civilisations précolombiennes, notamment les Atacameños, il représentait une montagne sacrée, associée à des rituels spirituels et à l’observation des astres. Son sommet abrite d’ailleurs le lac le plus élevé du monde, souvent gelé, niché dans le cratère.
Côté logistique, l’ascension peut se faire depuis les deux pays, mais le versant bolivien est le plus couramment emprunté, car le départ est plus proche du sommet. La montée démarre généralement depuis un campement situé à environ 4 700 mètres d’altitude, accessible en 4×4 depuis la Laguna Verde.
Pourquoi tenter l’ascension du Licancabur ?
Gravir le Licancabur, c’est bien plus qu’atteindre un sommet. C’est entrer dans un paysage de science-fiction, entre désert rouge, lagunes turquoise et montagnes enneigées, à la frontière du réel. Peu de randonnées t’emmènent aussi haut, aussi vite, dans un décor aussi pur.
C’est aussi une expérience humaine rare. La marche se fait en silence, le souffle court, le pas lent mais déterminé. Au sommet, la vue est à couper le souffle – au sens propre comme au figuré.
Tu découvres un cratère parfaitement circulaire, souvent glacé, et au fond, un petit lac figé par l’altitude. Autour de toi, le regard se perd sur des dizaines de volcans, jusqu’au Salar d’Uyuni par temps clair.
Pour beaucoup, cette ascension est un rite de passage personnel : une épreuve physique, mentale, mais aussi poétique. Le Licancabur ne t’offre rien de facile, mais il te laisse des images gravées dans le cœur pour longtemps.
Difficultés et acclimatation : ce qu’il faut savoir
Ne te laisse pas tromper par la distance relativement courte de l’ascension (environ 6 à 8 km depuis le camp de base). Le véritable défi du Licancabur, c’est l’altitude. À près de 6 000 mètres, chaque pas devient plus lent, plus pesant, plus conscient.
Le mal aigu des montagnes (MAM) est une réalité ici. Maux de tête, nausées, essoufflement… il est impératif de s’acclimater sérieusement avant de tenter l’ascension. L’idéal est de passer plusieurs jours à San Pedro de Atacama (2 400 m), puis de monter progressivement, en intégrant des randonnées d’altitude intermédiaires (comme le Cerro Toco ou le Sairecabur).
Côté bolivien, l’acclimatation peut se faire en parcourant le Sud Lipez avec ses lagunes d’altitude, ses sources chaudes et ses plateaux à plus de 4 000 m. Cette montée progressive permet au corps de s’adapter tout en découvrant des paysages somptueux.
Enfin, le froid, le vent et la pente (raide sur les derniers mètres) rendent l’ascension exigeante. Ce n’est pas une course : c’est un chemin de patience et d’écoute de soi.
Itinéraire de l’ascension : étape par étape
Jour J. Départ avant l’aube.
L’ascension du Licancabur commence généralement vers 3 ou 4 heures du matin, pour atteindre le sommet avant les vents de fin de matinée. Depuis le camp de base bolivien (env.
4 700 m), tu avances lentement à la frontale dans un froid piquant, le ciel constellé au-dessus de toi.
Premiers kilomètres : une montée régulière
Le début de l’ascension suit un sentier bien tracé, relativement doux, entre roches volcaniques et sable noir. Le rythme est lent, la respiration profonde. Pas besoin de se presser : ici, chaque pas compte.
Dernière section : la pente s’incline Vers 5 500 m, le sentier devient plus raide, plus instable. Tu avances sur un pierrier volcanique, glissant sous les pieds.
C’est la partie la plus physique. Tu sens l’altitude peser, le souffle se faire court.
L’accompagnement d’un guide est essentiel à ce stade.
Le cratère : un silence lunaire Après 4 à 6 heures d’effort, tu arrives au bord du cratère. Face à toi, un lac gelé, cerclé par une paroi circulaire presque parfaite.
Le panorama sur les Andes, les lagunes boliviennes et le désert d’Atacama est vertigineux. Tu es à 5 920 mètres, là où le souffle du monde se fait rare… et précieux.
Conseils pratiques pour réussir son ascension
- Quand partir ?
La meilleure période se situe entre mai et octobre, durant la saison sèche andine. Les températures sont froides mais les conditions météo plus stables. - Matériel essentiel :
- Vêtements chauds en multicouches
- Bonnet, gants, tour de cou
- Chaussures de randonnée montantes
- Bâtons télescopiques (très utiles en descente)
- Lampe frontale avec piles de rechange
- 2 à 3 litres d’eau, snacks énergétiques
- Crème solaire, lunettes de glacier
- Vêtements chauds en multicouches
- Sécurité et encadrement :
L’ascension est fortement déconseillée sans guide, notamment pour gérer l’orientation, l’effort, et les réactions à l’altitude. De nombreux opérateurs partent de San Pedro de Atacama ou d’Uyuni, avec des formules incluant transport, guide, repas et campement. - Respect du lieu :
Le Licancabur est un site sacré. Reste sur les sentiers, ne laisse aucun déchet, et marche dans le respect du silence et de la nature environnante.
Conclusion : une aventure entre ciel, pierre et souffle
🌋Gravir le volcan Licancabur, c’est s’offrir une élévation au sens propre comme au figuré. Une ascension rude mais lumineuse, où le paysage semble sorti d’un rêve, et où chaque pas te rapproche de toi-même.
On ne revient pas le même d’un sommet pareil. Car là-haut, à presque 6 000 mètres, quand tout ralentit, c’est ton regard sur le monde qui s’élargit.